Certaines sorties de rendez-vous « client » sont l’occasion de revenir sur une utopie insuffisamment ancrée dans l’inconscient collectif de nos métiers. Ainsi, il est parfois bon de rappeler quelques principes pour le respect de nos professions et la juste appréciation de nos compétences. En effet, le dialogue qui suit relève de l’incompatibilité de plusieurs facteurs :
– J’ai vu une vidéo sur YouTube tournée avec un drone : c’est super les drones ! Ça serait bien d’utiliser ça dans la vidéo de l’entreprise, non ? Il faut que ça fasse « Transformers » !
– Heu. Oui. Ok. Quel est votre budget pour faire ça ?
– Bon, là, on a pas vraiment de budget… C’est la crise… Heu, le budget annuel est déjà bouclé.
– Bon. Je vais y réfléchir et je vous prépare un devis.
– Ah, j’oubliais ! Les RH veulent que la vidéo soit en ligne 24 heures après la fin du tournage.
-… !
Bref, une bonne vidéo tient à trois paramètres : le temps, l’argent et la qualité visée. Et toute la difficulté est de jouer entre ces différents paramètres. Sauf que, la plupart du temps, deux facteurs seulement sur trois peuvent être retenus (d’où l’utopie !).
L’illustration ci-dessous rappelle donc les conséquences de ces choix (ah ! On en arrive aux fameux « compromis » !). Bien que montrant, je pense, une volonté à toute épreuve pour atteindre un résultat à la hauteur des attentes, j’ajouterais néanmoins en guise de légende ce proverbe québécquois : « on ne demande pas à un cheval de pondre un oeuf ». La question est donc de savoir si une utopie relève de l’impossible (vous avez trois heures avant le ramassage des copies !).
Et parce-qu’il est toujours bien pratique d’avoir un cas concret, voici un extrait de l’excellente série « The L-World », reprenant en tout point la logique de ce graphique :